Une fois de plus Singapour donne une grande leçon au reste du monde en condamnant Subramaniam Iswaran, l’ancien ministre des Transports de Singapour depuis 13 ans, à 12 mois de prison.
Texte : 1607 mots – Temps de lecture : 8 mn – Auteur : TCHAKOUTE Ernest – Nkongsamba le 04/09/2024 — 13h17 – – – type de texte : Intelligence est Veille juridique et pensée critique.
Il est condamné pour avoir accepté des cadeaux illicites d’une valeur de plus de 300 000 dollars singapouriens (environ 137,514,330 CFA Francs) tout en occupant son poste.
Le jugement a été rendu par le juge Vincent Hoong le 3 octobre 2024, après que Iswaran ait plaidé coupable à quatre chefs d’accusation d’obtention de gratification en tant que fonctionnaire public et un chef d’accusation d’entrave à la justice.
L’affaire a débuté avec une enquête menée par le Bureau des enquêtes sur les pratiques corrompues (CPIB) suite à des allégations concernant ses relations avec des hommes d’affaires, notamment le magnat malaisien Ong Beng Seng.
Iswaran a reconnu avoir reçu des cadeaux tels que des billets pour le Grand Prix de Singapour, des bouteilles de whisky, et des voyages en jet privé.
Suite a cette affaire qui défraie la chronique du côté de Singapour, il faut noter le procureur avait requit une peine de 6 à 7 mois, mais le juge de la Haute Cour, Vincent Hoong, a déclaré que cela aurait été « manifestement inadéquat », compte tenu de l’impact de l’affaire sur la confiance du public. « La confiance dans les institutions publiques est le fondement d’une gouvernance efficace, qui peut être très facilement érodée si un fonctionnaire ne semble pas respecter les normes d’intégrité et de responsabilité », a déclaré M. Hoong en prononçant la sentence alourdie.
Ce procès est particulièrement significatif, car il s’agit du Premier ministre à être condamné pour corruption depuis près de cinquante ans à Singapour, un pays réputé pour sa gouvernance propre et son intégrité.
Dernière condamnation pour corruption en 1975
La dernière condamnation pour corruption d’un homme politique de haut rang remonte à 1975, lorsque Wee Toon Boon, alors ministre d’État à l’Environnement, avait été reconnu coupable d’avoir accepté des pots-de-vin d’une valeur de plus de 600 000 dollars, selon les médias locaux.
Un autre ministre du Cabinet a fait l’objet d’une enquête pour corruption en 1986, mais ce dernier décédera avant que des accusations ne soient déposées.
Singapour a été classé l’an dernier au 5e rang des pays les moins corrompus du monde, sur 180 pays, selon l’indice de perception de la corruption de Transparency International.
On est en droit de se demander, mais s’il y a eu un ministre corrompu que devient le corrupteur, car l’homme d’affaires n’a été accusé d’aucun acte répréhensible pour le moment sauf que ce n’est qu’une affaire de temps, car les chambres du procureur général de l’État ont déclaré qu’elles décideraient d’inculper M. Ong et M. Lum après que l’affaire contre Iswaran ait été résolue.
A la suite de l’affaire le procureur général adjoint, Tai Wei Shyong fera une déclaration à la BBC, je cite « Si les fonctionnaires pouvaient accepter des dons substantiels dans une telle situation, à long terme, la confiance du public dans l’impartialité et l’intégrité du gouvernement serait gravement compromise. »
Leçon pour tous nos pays.
Selon les médias singapouriens, la condamnation d’Iswaran est perçue comme un coup dur pour l’image de Singapour en tant que bastion d’intégrité et de bonne gouvernance. Les reportages ont noté que cet incident pourrait éroder la confiance du public dans les institutions gouvernementales.
Lorsqu’on transpose cette confiance en Afrique, on se rend compte qu’elle est très mal perçu dans la majorité des populations africaines, car la corruption est omniprésente, et les citoyens ont une très faible confiance en leur institution.
Analyse des implications politiques :
Les médias ont également évoqué les implications politiques plus larges de cette affaire, notamment sur le Parti d’Action Populaire (PAP), au pouvoir depuis des décennies. Certains analystes estiment que cet événement pourrait affecter la dynamique politique à l’approche des élections générales.
En janvier de cette année, le Premier ministre singapourien va déclarer à propos de l’affaire de corruption iswaran : « Je suis déterminé à défendre l’intégrité du parti et du gouvernement, et notre réputation d’honnêteté et d’incorruptibilité. Les Singapouriens n’attendent pas moins ».
Nos leaders de parti (surtout les parties au pouvoir) doivent être des garants de la bonne conduite et de la transparence dans leur partie politiques, nous assistons chaque jour à des scènes de corruptions et de détournements des membres de certains partis politiques qui utilisent leur position pour piocher dans les caisses des Etats et investir dans leur partie politique laissant les populations dans la misère et le désarroi.
Réactions judiciaires :
Les commentaires du juge Vincent Hoong, suite au jugement qui insistait sur le fait que les responsables publics doivent éviter toute approche ou tentatives de corruption, démontre à souhait l’indépendance de la justice. Ce qui souligne l’importance accordée par le système judiciaire à la préservation de l’intégrité publique.
Ce qui est à la limite dans nos pays quelque chose de presque impossible nous avons tous des ministres ou anciens membres du gouvernement qui sont du parti au pouvoir à la fois pour se protéger et se mettre dans des situations de corruption avérées, mais hélas ne sont jamais inquiété par la justice. Au contraire fait preuve de couverture et de trafic d’influence ce qui contribue lourdement à détériorer l’image du pays.
En somme, cette affaire doit être une occasion pour les pays africains qui veulent vraiment se développer et susciter l’intérêt de revoir leur système et d’être sans compassion face à la corruption des élites, la confiance d’un peuple réside dans sa capacité à avoir et maintenir sa réputation en matière de lutte contre la corruption.
Dit ainsi certains ne comprendront pas le sens profond et le côté négatif de la corruption dans la vie d’une nation.
Quand vous voyez une si petite nation telle que Singapour lutter fortement contre cette situation, c’est dire qu’ils savent que la corruption a des effets profondément négatifs sur le développement d’une nation, car c’est un geste simple qui touche à la fois son économie, sa société et ses institutions.
Voici quelques fléaux sur la nation et les principaux impacts :
Ce fléau entrave à la croissance économique.
La corruption freine la croissance économique en décourageant les investissements, tant nationaux qu’étrangers. Les entreprises hésitent à investir dans un environnement où la corruption est endémique, car cela augmente les coûts et crée des incertitudes quant aux retours sur investissement.
Elle contribue au détournement des ressources publiques.
Les fonds qui devraient être alloués aux services essentiels tels que l’éducation, la santé et les infrastructures sont souvent détournés par des fonctionnaires corrompus. Cela entraîne une dégradation des conditions de vie et une augmentation de la pauvreté.
L’une des causes des inégalités sociales.
La corruption favorise une distribution inéquitable des ressources, laissant de côté les populations les plus vulnérables. Elle crée un système où seuls quelques privilégiés bénéficient des ressources publiques, exacerbant ainsi les inégalités et l’exclusion sociale.
Elle est la principale cause des Instabilité politique.
Les Singapouriens ont compris que la corruption sape la confiance du public dans les institutions gouvernementales, ce qui peut mener à une instabilité politique et à des troubles sociaux. Lorsque les citoyens perdent confiance en leurs dirigeants, cela peut entraîner des manifestations et une agitation sociale, sauf que dans nos pays, parfois, quand les citoyens veulent manifester leur mécontentement dû à la corruption, ces mêmes gouvernants se servent de leur pouvoir pour mater les populations victimes.
Elle est l’une des causes de détérioration de l’environnement.
La corruption peut également contribuer à la dégradation environnementale en favorisant des pratiques non-durables, telles que l’exploitation illégale des ressources naturelles, sans tenir compte des conséquences écologiques, sur les populations riveraines le cas des Pygmées d’Afrique centrales.
Elle cause un terrible gaspillage de talent et de compétences.
Dans des Etats avec de fortes capacités en corruption, les ressources humaines sont mal utilisées, car ce qui prévaut n’est rien d’autre que le favoritisme, car les compétences et les talents sont souvent détournés vers des activités illégales ou non-productives, privant ainsi le pays de son potentiel de développement.
Affaiblissement de l’état de droit
La corruption nuit à l’intégrité du système judiciaire et aux droits humains. Elle affaiblit les institutions qui devraient protéger ces droits et garantir un fonctionnement équitable de la société, c’est exactement ce que le juge Singapourien Vincent Hoong a compris et infliger une sanction plus lourde à l’ex ministre ce qui en soit est un signe fort à l’endroit des autres personnes qui s’aventureraient sur ce même chemin.
Ceci devient un vœu pieux à l’endroit de nos Etats dans lesquels on a érigé certains fonctionnaires ou citoyens pour des personnes au-dessus de la loi.
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